Valentino par Alessandro Michele le quotidien devient un poème

Et si la magie se cachait dans l’ordinaire ? Pour sa première campagne à la tête de Valentino, Alessandro Michele déploie une vision lyrique du quotidien, réenchanté par le vêtement. Une parenthèse visuelle douce et radicale dans un monde saturé d’images.
Une esthétique du silence et du regard
Intitulée Fall 2025, cette campagne marque un tournant dans l’univers de la maison italienne. Filmée par Glen Luchford et rythmée par la voix cristalline de Juliette Armanet, qui interprète Imaginer l’Amour, la vidéo est un manifeste de lenteur et d’attention. Les plans fixes dévoilent une ville imaginaire où les gestes simples – promener un chien, savourer une glace, conduire – deviennent scènes d’un théâtre quotidien.
Loin de l’effervescence habituelle de la mode, Alessandro Michele opte pour l’épure : une série d’instants suspendus où l’ordinaire devient précieux, presque sacré. On y croise Amélia Gray ou Marie-Sophie Wilson, visages choisis pour incarner cette beauté tranquille.
Une collection baroque et ancrée dans le réel
À travers les images, la collection se dévoile par touches : imprimés léopard, manches bouffantes, fourrures imposantes et t-shirts à message vert s’entrelacent dans un vestiaire contrasté entre rêve et réalité. Le décor, volontairement figé, agit comme un écho à la démarche d’Alessandro Michele : ralentir le regard, laisser l’émotion surgir.
La campagne assume un parfum de nostalgie, mais surtout une volonté affirmée de repenser le rapport au vêtement. Selon le créateur, il s’agit de « dépasser l’anesthésie du regard » pour retrouver le lien entre le geste et le sens.
Un vestiaire pour réenchanter l’instant
Chez Valentino, la mode devient ici un moyen d’habiter le monde autrement. Les vêtements ne sont plus de simples objets de désir, mais des fragments de soi, porteurs d’un message intime. Cette campagne dessine ainsi une voie nouvelle pour la maison, entre héritage et imagination.
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