Crêpe bretonne ou mafé sénégalais ? Ce resto parisien brouille les pistes

Et si vos papilles embarquaient pour un aller-retour express entre Dakar et la Bretagne ? En plein cœur de Paris, c’est le pari de Sénégalette, un lieu étonnant mêle traditions régionales et racines africaines avec un aplomb désarmant.

Sénégalette : là où le terroir breton croise la chaleur sénégalaise

C’est en 2011 que Bassirou Ndiaye ouvre sa première crêperie parisienne. Tombé sous le charme de la Bretagne, il en adopte les codes avec passion : galettes au sarrasin, crêpes dorées, cidres locaux. Aux fourneaux, une équipe exclusivement sénégalaise. Très vite, une question revient, presque à chaque service : « Mais ils sont où, les Bretons ? » L’équipe rit de bon cœur et répond en plaisantant : « À Dakarnnec ! » Ce surnom improvisé annonce déjà un tournant. Pendant le covid, Bassirou entame une réflexion de fond sur l’identité de son restaurant.

En 2019, il décide de ne plus choisir entre ses amours bretons et ses origines sénégalaises : la crêperie devient Sénégalette, et le concept s’affirme.

Sénégalette, des crêpes pas comme les autres

Le résultat ? Une carte courte mais percutante, où chaque plat raconte une histoire. La Sénégalaise, plat éponyme, en est le meilleur exemple. Inspirée du mafé traditionnel, elle associe poulet mijoté, beurre de cacahuète cuisiné, patate douce et emmental, le tout niché dans une galette de sarrasin. Surprenante à l’annonce, mais parfaitement équilibrée à la dégustation. Les crêpes sucrées ne sont pas en reste : elles sont sans gluten, grâce à l’utilisation de farine de manioc, une innovation qui séduit de plus en plus de clients.

Du bissap au cidre : les accords inattendus

Autre signature du lieu : les boissons soigneusement sélectionnées. Le jus de bissap maison rivalise avec le traditionnel cidre brut breton. On y trouve aussi du jus de gingembre glacé et quelques références de vins bien choisies. Chaque boisson est pensée pour sublimer les recettes maison, sans jamais prendre le dessus.

Téranga sur table : une hospitalité rare à Paris

Mais ce qui marque les esprits, au-delà de l’assiette, c’est l’ambiance. Dans cette salle de 30
couverts, la cuisine est ouverte, les sourires sont sincères, et la Téranga – l’art de l’accueil en wolof – s’invite dans chaque échange. Un esprit de partage, presque familial, qui transforme un repas en moment privilégié.

📍38 rue Poissonnière, 75002

A lire aussi : Madonna Osteria : l’Italie du Nord s’invite au cœur de Paris

Rédigé par , le
Partager sur

Suivez-nous sur Instagram