Le paradoxe 2024 du marché de l’art : plus de ventes, moins d’argent

Le marché mondial de l’art n’a jamais vendu autant… mais gagné aussi peu. En 2024, la scène artistique internationale affiche un paradoxe déroutant : un nombre de transactions en hausse de +3%, mais une valeur globale en baisse de -12%, selon le dernier rapport Art Basel x UBS. Décryptage d’une situation à deux vitesses.

Une dynamique fracturée entre art accessible et prestige dévissé

La vitalité des petites galeries contraste fortement avec les difficultés du segment haut de gamme. Alors que les grands noms de l’art peinent à séduire, les marchands dont le chiffre d’affaires est inférieur à 250 000 dollars ont vu leurs revenus bondir de +17%. Une preuve que l’art plus abordable séduit un public élargi, porté par une vague de nouveaux acheteurs : 44% des clients recensés en 2024 étaient absents des bases clients précédentes, et 38% étaient des primo-accédants. Des chiffres révélateurs d’une démocratisation, mais qui ne compensent pas la perte de valeur sur les pièces les plus cotées.

Les ventes en ligne, autrefois catalyseurs post-Covid, n’ont pas échappé à cette contraction. Elles chutent de -11% pour s’établir à 10,5 milliards de dollars. Une baisse notable, même si le canal digital reste au-dessus des niveaux pré-pandémie, prouvant que l’achat d’art en ligne a su s’installer durablement dans les habitudes.

La Chine en chute libre, le Japon en embuscade

C’est sans doute la baisse de -31% en Chine qui pèse le plus lourd sur les résultats globaux. À 8,4 milliards de dollars, le pays enregistre sa plus faible performance depuis 2009. Mais l’optimisme reste de mise : une jeune génération connectée et esthète pourrait, selon plusieurs analystes, relancer la dynamique dans les prochaines années.

En comparaison, les États-Unis et le Royaume-Uni enregistrent des reculs plus modérés (-9% et -5% respectivement). La France, première puissance européenne de ce marché, accuse également une baisse de -10%, s’établissant à 4,2 milliards de dollars. Seul le Japon surprend avec une légère progression de +2%, démontrant que certaines niches géographiques conservent un potentiel de croissance.

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