La fast fashion accusée : ce que Vestiaire Collective révèle enfin

La mode jetable dans le viseur : Vestiaire Collective tire la sonnette d’alarme. En marge de la Journée de la Terre, la plateforme de revente haut de gamme secoue l’industrie avec une campagne virale qui ne laisse personne indifférent.

Une campagne qui dérange (volontairement)

« Think First, Buy Second ». Ce slogan lapidaire signe la dernière prise de position de Vestiaire Collective, devenue pionnière de la mode circulaire. Sur ses réseaux, la marque expose des montagnes de vêtements — non pas dans les pays producteurs comme on pourrait s’y attendre, mais aux portes de l’Europe et des États-Unis. Une manière de rendre le problème tangible. Et personnel.

Le chiffre qui glace : 92 millions de tonnes de déchets textiles par an à l’échelle mondiale. Des vêtements, souvent jamais portés, qui finissent dans des décharges du Sud. Loin des yeux, mais plus pour longtemps. Car selon la plateforme, « la fast fashion n’est plus invisible, elle est devant notre porte. »

Vestiaire Collective, un message à double fond ?

À travers cette campagne, Vestiaire Collective fustige la surproduction et ses conséquences désastreuses. Mais cette posture critique s’inscrit aussi dans une stratégie bien huilée. Quelques jours avant le lancement de la campagne, le site dévoilait son Resale Buying Guide. Un guide basé sur la data maison : évolution de la valeur de revente, volume des ventes, recherches… Tout est analysé pour orienter les consommateurs vers les pièces les plus rentables et durables.

Ainsi, la dénonciation de la fast fashion ne se limite pas à une posture. Elle sert de levier pour repositionner Vestiaire Collective comme un acteur structurant du luxe responsable. Une manière fine de marier conviction écologique et stratégie commerciale, sans tomber dans le greenwashing.

Vers une refonte totale du système ?

« Le véritable changement commence par remettre en cause les pratiques actuelles », déclarait récemment Dounia Wone, directrice de l’impact. Le ton est donné : pour la plateforme, il ne s’agit plus de réparer un modèle cassé, mais de le reconstruire intégralement.

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