Dior à Kyoto : un défilé Fall 2025 entre hommage et transmission
Sous les cerisiers en fleurs du temple Toji, Maria Grazia Chiuri réinvente le lien historique entre Dior et le Japon.
Le 15 avril 2025, Dior a choisi Kyoto, berceau spirituel et artisanal du Japon, pour présenter sa collection femme automne 2025. Un geste fort, à la fois hommage à Christian Dior et affirmation de la vision contemporaine de Maria Grazia Chiuri, qui continue de puiser dans les archives et les territoires de mémoire pour nourrir sa création.
À la croisée de deux héritages
C’est dans le jardin du temple bouddhiste Toji, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, que les silhouettes ont défilé à la nuit tombée. Sous la silhouette imposante d’une pagode de 55 mètres, des pièces mêlant couture française et savoir-faire japonais ont déployé leur élégance. À l’image d’un kimono en jacquard doré de la maison Tatsumura, modernisé par une ceinture en gros-grain, ou encore d’une veste ceinturée, clin d’œil au tailleur Bar, taillée dans une soie moirée.
Une collection sans fusion, mais en dialogue
Loin de chercher une fusion artificielle, Chiuri compose un dialogue subtile entre les formes nippones et les coupes occidentales. Des pièces de maille construites à la manière d’un kimono enveloppent le corps avec souplesse. L’origami inspire des lignes inédites, comme ces pantalons asymétriques où un pan de tissu se rabat sur une seule jambe. Chaque détail évoque une esthétique du vide et de l’équilibre, fidèle à l’esprit japonais.
Une fidélité aux racines Dior
Si Christian Dior ne s’est jamais rendu au Japon, son admiration pour le pays était profonde. Il collabora dès les années 1950 avec des artisans de Kyoto et imagina des modèles hybrides comme le « Diorpaletot », entre kimono et tailleur. Chiuri prolonge cette histoire, déjà entamée par des défilés à New York, Bombay ou Édimbourg, en inscrivant Dior dans un cadre mondial où le voyage devient un outil de création.
Une invitation à ralentir
Dans une époque où les marques réduisent leurs défilés, Dior affirme une autre temporalité : celle du sens et de l’échange culturel. Ce show à Kyoto n’était pas un simple événement commercial, mais un manifeste de mode pensée, habitée, incarnée. Et une preuve que le luxe peut encore rimer avec transmission.
A lire aussi : McQueen réinvente sa clutch culte : six œuvres à porter au poing