LVMH face à un début d’année sous tension : que faut-il retenir ?

Le premier trimestre 2025 n’aura pas été tendre avec le leader mondial du luxe, LVMH. Si les fondamentaux restent solides, certains signaux ne trompent pas : une baisse de -2 % du chiffre d’affaires, et une géographie des ventes qui illustre les déséquilibres croissants du marché mondial.
L’Europe sauve l’honneur, l’Asie inquiète
C’est sur le vieux continent que LVMH peut encore respirer. Avec une hausse modeste de +2 %, l’Europe affiche une relative résilience. Un contraste saisissant avec l’Asie hors Japon, qui subit de plein fouet le ralentissement de la consommation chinoise avec un recul sévère de -11 %. De quoi rappeler que la dépendance au marché asiatique demeure un talon d’Achille.
États-Unis en retrait, mais toujours stratégiques
Malgré une baisse de -3 %, les États-Unis représentent toujours 24 % des ventes globales du groupe. Mais les tensions douanières et les incertitudes économiques pèsent lourd. Cette stabilité relative masque une érosion inquiétante dans certains segments de consommation.
La mode et la maroquinerie sous pression
La division phare de LVMH, qui représente près de la moitié du chiffre d’affaires, chute de -4 %, retombant à 10,1 milliards d’euros. Le rebond exceptionnel du Japon en 2024 ne s’est pas répété. Un signal à surveiller pour Louis Vuitton et Dior, deux locomotives de cette division.
Vins, spiritueux et luxe discret : la désillusion
Avec une chute de -8 %, les ventes de cognac et autres spiritueux tirent vers le bas une catégorie historiquement prestigieuse. Le luxe liquide, discret mais stratégique, semble lui aussi victime du climat économique.
Un luxe sous contrôle… mais sous surveillance
Entre résilience européenne, recul asiatique et attentes créatives autour des nouvelles directions chez Loewe, Dior et Fendi, LVMH joue une partition délicate. Le groupe se veut « confiant », mais l’heure est au réalisme.
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