Ces bijoux Dior Homme par Hedi Slimane vont bientôt aux enchères

Et si l’essence la plus brute de l’univers Dior Homme se nichait dans le métal froid de bijoux masculins ? Du 11 au 21 avril 2025, la maison Penelope’s Auction organise une vente exceptionnelle : 150 bijoux créés par Hedi Slimane lors de son passage mythique chez Dior Homme seront proposés aux enchères. Une plongée fascinante dans les racines d’un style devenu culte.

Dior Homme, années Slimane : l’avènement d’une masculinité transgressive

Lorsque Hedi Slimane prend la direction artistique de Dior Homme en 2001, il impose une esthétique neuve : silhouettes effilées, romantisme post-punk et poésie viscérale. Mais au-delà des vêtements, c’est tout un système de signes qu’il met en place – et cela passe aussi par le bijou.

Les créations qu’il imagine entre 2001 et 2007 sont loin des accessoires décoratifs. Il s’agit d’objets de tension, de symboles identitaires, voire de manifestes portés à même la peau. La collection printemps-été 2002, Boy’s Don’t Cry, résume à elle seule cette radicalité : un poème de Rimbaud, des harnais brodés par Atelier Montex, et un univers inspiré des icônes punk de New York. Les bijoux deviennent alors des fragments de récit, des cicatrices élégantes sur des corps adolescents trop fins, trop fiers, trop lucides.

Une vente inédite pour des pièces devenues cultes

Baptisée « La Révolution Dior Homme : les bijoux d’Hedi Slimane (2001-2005) », cette vente met en lumière une production joaillière méconnue mais fondatrice. Parmi les lots annoncés, on retrouve :

  • Les chaînes à cigarettes de l’automne-hiver 2003-2004, en métal noir ou argenté, fines et subversives.
  • Les épingles héraldiques de l’hiver 2002, entre art noble et détournement symbolique.
  • La ceinture “vertèbres” de l’hiver 2005-2006, vision chirurgicale d’un bijou-corset.
  • Les bijoux d’ongles ultra-contemporains de 2004-2005.
  • Et les bagues articulées chères à Karl Lagerfeld, qui les porta comme des reliques modernistes.

Toutes ces pièces mêlent influences musicales (The Strokes, Joy Division), cinématographiques (Gus Van Sant, Warhol), et culture visuelle queer et underground. Elles témoignent aussi d’une maîtrise technique remarquable, entre broderie, métal, et design graphique.

Slimane, bijoutier de l’âme masculine

Plus qu’un styliste, Hedi Slimane se révèle ici orfèvre des émotions masculines. Il conçoit le bijou comme une extension du corps, un marqueur d’attitude et un héritage personnel. À une époque où le bijou masculin restait marginal, voire tabou, Slimane impose une esthétique résolument contemporaine, entre douleur sublimée et élégance dure.

Cette vente aux enchères ne se limite donc pas à un hommage. Elle réactive une époque précise, celle où la mode masculine a changé de visage – et de voix. Elle offre surtout une occasion unique d’acquérir des œuvres de collection, à mi-chemin entre art, mode et mémoire.

Du 11 au 21 avril, ces bijoux seront exposés et vendus par Penelope’s Auction. Une sélection à découvrir en ligne ou sur place, pour les passionnés de mode, d’histoire ou de design.

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