La Galerie Furstenberg : référence européenne de l’art précolombien à Paris

Située au cœur de Saint-Germain-des-Prés, la Galerie Furstenberg est une institution incontournable du paysage artistique parisien. Fondée en 1971 par Pierre et Geneviève Argillet, elle a d’abord été un haut lieu du surréalisme avant d’élargir son champ d’exploration à l’art précolombien. Aujourd’hui dirigée par Jean-Christophe Argillet, elle continue de faire rayonner ces héritages culturels méconnus du grands publics.

Un lieu chargé d’histoire et de surréalisme

La Galerie Furstenberg doit en grande partie sa renommée à sa collaboration privilégiée avec Salvador Dalí. Dès 1959, Pierre Argillet développe une relation artistique avec le maître du surréalisme, aboutissant à la création de plus de 150 gravures originales. Parmi elles, la célèbre série « Mythologie » (1963-1967), où Dalí revisite les récits antiques avec son style fantasque et visionnaire. Ces œuvres, aujourd’hui exposées et disponibles à la galerie, sont devenues des pièces majeures de l’art moderne.

Au fil des décennies, la galerie a également mis en lumière d’autres figures du surréalisme et de l’art abstrait, telles que Léonor Fini, Hans Bellmer et Wassily Kandinsky. Outre son travail d’édition, Pierre Argillet a constitué une collection photographique remarquable, immortalisant des artistes comme Pablo Picasso, Georges Braque et Dalí dans des instants intimes et créatifs.

Jean-Christophe Argillet et sa passion pour l’art précolombien

C’est en 1997, lors d’une exposition à Genève, que Jean-Christophe Argillet découvre l’art précolombien et en tombe amoureux. Voyant un potentiel encore peu exploité dans ce domaine, il décide d’en faire un axe majeur du développement de la Galerie Furstenberg. En 2001, il organise sa première exposition dédiée à cet art millénaire, marquant ainsi un tournant décisif pour la galerie.

Contrairement à de nombreux marchands, Jean-Christophe Argillet refuse le dépôt-vente, préférant sélectionner lui-même les pièces qu’il propose à la vente. Il suit son intuition et ses coups de cœur, ce qui lui permet de mieux défendre chaque objet auprès de ses clients. Aujourd’hui, la galerie dispose d’un roulement de 400 pièces, toutes authentifiées et soigneusement choisies.

La présentation des œuvres y est délibérément non conventionnelle : aucune séparation stricte par région ou époque, permettant aux visiteurs de flâner librement et de se laisser surprendre par les pièces exposées. De plus, les prix sont affichés, un choix qui casse les codes traditionnels du marché de l’art et facilite l’accès à ces trésors historiques.

L’art précolombien : un marché en pleine mutation

Les œuvres précolombiennes exposées à la Galerie Furstenberg proviennent de Mexique, Pérou, Colombie, Équateur et d’autres pays d’Amérique latine. Elles témoignent du savoir-faire exceptionnel des civilisations préhispaniques, à travers des sculptures, céramiques et objets rituels d’une grande finesse.

Autrefois, la galerie attirait surtout des collectionneurs spécialisés, mais la tendance a évolué : aujourd’hui, les acheteurs intègrent ces pièces dans des collections plus variées, mêlant art contemporain et objets anciens.

Malgré sa croissance progressive, l’art précolombien reste moins coté que d’autres segments du marché. Tandis que certaines sculptures africaines atteignent 12 millions d’euros, les pièces précolombiennes plafonnent à 2,9 millions d’euros, notamment pour des statues mayas en pierre et plâtre.

L’art précolombien, bien que fascinant, reste un marché complexe et controversé. La réglementation varie selon les pays, et certains États comme le Mexique et le Pérou réclament périodiquement la restitution d’objets considérés comme faisant partie de leur héritage national. La France, ayant ratifié la convention Unidroit en 1997, suit des règles spécifiques quant à l’introduction de ces œuvres dans les collections.

Le marché est également affecté par la prolifération de faux artefacts. Pour garantir l’authenticité des pièces, la Galerie Furstenberg réalise des analyses scientifiques et une vérification minutieuse du degré de restauration. Comme l’explique Jean-Christophe Argillet, mieux vaut une pièce fragmentaire bien conservée qu’un objet excessivement restauré, risquant de perdre son essence originelle.

Un lieu incontournable pour les amateurs d’art

La Galerie Furstenberg est ouverte au public du mardi au samedi, de 10h à 18h, et offre la possibilité à tous badauds de pousser les portes pour assouvir leur curiosité.

Plus d’informations ici.

📍 8 rue Jacob, 75006

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