Better Man, le biopic atypique de Robbie Williams qui mérite d’être vu

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Le biopic Better Man promet une plongée singulière dans la vie et la carrière de Robbie Williams, figure emblématique de la pop britannique. Réalisé par Michael Gracey, connu pour The Greatest Showman, ce film hybride entre comédie musicale et drame introspectif s’apprête à faire son entrée dans les salles françaises dès le 22 janvier 2025.

Une œuvre qui divise les marchés

Malgré une carrière marquée par 75 millions de disques vendus, Robbie Williams n’a jamais réellement conquis le public américain. Le résultat s’est reflété dans les chiffres décevants de Better Man lors de sa sortie aux États-Unis, avec moins de deux millions de dollars de recettes pour un budget de 110 millions. En revanche, au Royaume-Uni, sa popularité reste intacte, offrant au film un meilleur accueil bien que loin d’être un phénomène culturel.

Cette disparité s’explique par la saturation du marché des biopics musicaux, obligeant les spectateurs à choisir soigneusement les artistes qu’ils souhaitent redécouvrir. Robbie Williams, malgré son succès passé, fait partie d’une époque désormais révolue, celle des boy bands des années 1990, des CD qui s’écoulaient par millions et des rivalités médiatisées.

Un biopic pas comme les autres

Better Man se distingue par son approche audacieuse. Plutôt que de suivre le modèle classique du biopic, il s’aventure dans l’insolite en représentant Robbie Williams sous la forme d’un singe numérique, animé par WETA, le célèbre studio derrière La Planète des Singes. Le chanteur prête sa voix en tant que narrateur, tandis que Jonno Davies interprète ses mouvements. Ce choix inhabituel reflète la complexité de la personnalité de Williams : exubérant, imprévisible et paradoxal.

Le film s’affirme aussi comme une comédie musicale, où les tubes de Williams ne servent pas uniquement à retracer sa carrière mais à exprimer ses émotions. Ainsi, « Feel » accompagne une scène poignante sur l’abandon paternel, tandis que « Rock DJ » s’illustre dans une chorégraphie effrénée dans les rues de Londres, capturant l’ascension fulgurante et chaotique du jeune artiste.

Une exploration visuelle et narrative

La représentation de Williams en singe numérique offre une liberté créative inédite, permettant des séquences visuellement spectaculaires. L’une des scènes marquantes est un plan-séquence exaltant où la star, en pleine gloire avec Take That, jongle entre extravagance technique et énergie brute. Ce choix artistique met en lumière la dualité de Williams : un artiste déchiré entre ses racines modestes et sa quête obsessionnelle de grandeur.

Le film ne se contente pas de raconter l’histoire d’une star ; il explore également les tensions familiales, notamment la relation complexe avec son père. Ce dernier, malgré ses erreurs, n’est pas diabolisé mais présenté comme un miroir, révélant les luttes intérieures de son fils.

Une critique de la culture pop et une quête de rédemption

À travers l’histoire de Robbie Williams, Better Man offre un regard critique sur la culture pop des années 1990 et l’impact destructeur des boys bands sur leurs membres. Le film capture les hauts et les bas de la célébrité, entre succès retentissants et spirale autodestructrice.

Cependant, il ne sombre pas dans le cynisme. Le dernier acte montre un Williams apaisé, trouvant enfin un équilibre entre ses ambitions artistiques et sa vie personnelle. Ce voyage introspectif, marqué par un message de résilience et d’acceptation, touche malgré sa structure classique de happy ending.

Un pari risqué mais attachant

Avec Better Man, Robbie Williams prouve une fois de plus qu’il n’a jamais eu peur de prendre des risques. Ce biopic, à l’image de sa personnalité, est audacieux, parfois déroutant, mais profondément humain. Il ne se contente pas de glorifier son sujet mais d’en dévoiler les contradictions, le rendant à la fois fascinant et attachant.

Le film, bien que destiné à raviver l’intérêt pour la carrière musicale de Williams, ne s’arrête pas à cet objectif commercial. Il ouvre la voie à une réflexion sur les sacrifices exigés par la célébrité et la recherche incessante de reconnaissance.

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