« Vilains Vilaines » : Julien Magalhães décrypte les méchants du cinéma

Dans son nouvel ouvrage Vilains Vilaines, Les figures du mal au cinéma, Julien Magalhães explore avec minutie et ironie les antagonistes emblématiques du 7e art. Un voyage captivant au cœur des mythes, clichés et complexités des « figures du mal ». On adore !

Une typologie des méchants fascinante

Julien Magalhães, déjà auteur du remarqué Erratum, continue de revisiter les fondations du cinéma avec un angle original. Dans ce livre, il regroupe les méchants en quatre grandes catégories : moches, beaux, queers et monstres. Chaque section analyse les motivations, les origines et les caractéristiques des personnages emblématiques, tout en questionnant les stéréotypes véhiculés par l’industrie cinématographique.

Les « moches », comme Vladimir Harkonnen dans Dune ou Zorg dans Le Cinquième Élément, incarnent des menaces visibles et repoussantes. À l’opposé, les « beaux », tels que Patrick Bateman (American Psycho) ou Miranda Priestly (Le Diable s’habille en Prada), séduisent par leur charme tout en dissimulant une immoralité effrayante. L’auteur décrypte avec finesse cette dichotomie, révélant l’impact de l’apparence sur la perception du mal.

Le queer et l’extravagance au service du mal

La section dédiée aux méchants « queers » met en lumière des figures complexes et exubérantes qui ont marqué le cinéma. Buffalo Bill (Le Silence des agneaux), Ursula (La Petite Sirène) ou encore Norman Bates (Psychose) illustrent comment le cinéma associe souvent la marginalité et la transgression à la figure du vilain. Magalhães y voit un hommage involontaire à la culture queer, tout en dénonçant l’usage parfois stéréotypé de ces traits.

Les monstres : symboles de l’altérité ultime

Enfin, les « monstres », qu’ils soient humains ou créatures horrifiques, incarnent l’altérité extrême. De T-Rex à Joker, ces personnages dévorent toute sympathie par leur seule existence. L’auteur explore leur rôle cathartique, soulignant comment ils permettent au spectateur d’exorciser ses peurs profondes.

Une analyse aiguisée et actuelle

Avec une plume acérée, Magalhães déconstruit les clichés des méchants du cinéma occidental. Il révèle comment ces figures reflètent les préjugés sociaux : accents étrangers, apparences marginales ou comportements non normatifs. L’auteur s’interroge sur la manière dont le cinéma façonne nos perceptions du mal.

Vilains Vilaines est illustré par une iconographie soignée et enrichi de citations clés, rendant chaque analyse aussi visuelle qu’intellectuelle. Julien Magalhães livre ici un outil critique pour comprendre les dynamiques de pouvoir et de désir dans le 7e art.

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