“Monsieur Aznavour” : le biopic très réussi de Grand Corps Malade et Mehdi Idir

©monsieuraznavour

À la différence des biopics internationaux, Monsieur Aznavour s’attache à retracer avec fidélité les débuts de Charles Aznavour, explorant les aspects profonds et complexes de sa vie. Ce film est un hommage à l’artiste et à ses origines, montrant ses ombres et sa lumière. Nous avons adoré.

Dès les premières images, le film révèle le poids de l’histoire dans le parcours de Charles Aznavour. En s’ouvrant sur des images d’archives du génocide arménien, il montre l’héritage que Charles Aznavourian et sa famille portaient avec eux en France. Ce drame, “cette faille transformée en force”, fait partie intégrante de l’homme et de l’artiste qu’il allait devenir. Les réalisateurs mettent en scène les luttes du jeune Charles et de sa communauté. Avant le succès, en restant fidèles aux accords passés avec Aznavour lui-même. Il avait donné son aval au projet en 2017 à son gendre, Jean-Rachid.

Une narration fidèle et sincère

Dans Monsieur Aznavour, Grand Corps Malade et Mehdi Idir n’idéalisent pas l’artiste. Contrairement aux biopics plus lisses, comme celui consacré à Amy Winehouse, les réalisateurs montrent les aspects moins flatteurs du compositeur. Sans jugement, leur récit permet de comprendre l’homme derrière la star. Les réalisateurs n’hésitent pas à explorer les moments les plus sombres de sa vie.

Ainsi, on assiste à des épisodes marquants où Charles, avec pour seuls compagnons son ambition et son ami Pierre Roche (incarné par Bastien Bouillon), lutte pour exister. Sa sœur Aida (jouée par Camille Moutawakil) et Edith Piaf (Marie-Julie Baup) prennent des places essentielles dans sa vie, symbolisant à la fois ses soutiens et ses défis.

Tahar Rahim, remarquable

Un des éléments marquants du film réside dans la performance de Tahar Rahim. Déjà récompensé d’un César pour Un prophète, Rahim livre ici une interprétation fascinante de Charles Aznavour. Sans ressembler physiquement au chanteur, l’acteur parvient à capter l’essence de l’artiste. En partie grâce à un maquillage soigné, il incarne un Aznavour crédible. Mais c’est surtout dans sa préparation minutieuse, s’immergeant dans les archives mises à disposition par la famille, que l’acteur a trouvé son équilibre.

C’est dans l’interprétation musicale que Tahar Rahim impressionne le plus. Contrairement à d’autres biopics où les doublures musicales sont fréquentes, Monsieur Aznavour s’appuie ici sur la voix et l’authenticité de Rahim pour donner vie aux chansons. Ce choix de mise en scène renforce l’immersion du spectateur et donne au film une profondeur musicale.

Un écho à Aznavour

La musique occupe une place centrale dans Monsieur Aznavour. À travers ses chansons, le film révèle la plume poétique et le swing inimitable d’Aznavour. Cet art de l’écriture, associé à son rythme unique, est fidèlement retranscrit, offrant ainsi un aperçu de son talent brut et de sa maîtrise des mots.

Les réalisateurs rappellent également son impact musical. Par exemple, What’s the Difference de Dr. Dre, qui utilise un sample de Parce que tu crois, rappelle la portée internationale d’Aznavour et son influence sur des générations d’artistes. Cette référence au American dream d’Aznavour vient habilement renforcer le thème de la réussite et de la reconnaissance internationale qui lui était si chère.

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