Paris Rive Droite / Rive gauche en édition limitée à la Galerie Roger-Viollet
Paris, « as it was », fredonnerait Harry Styles en découvrant cette exposition. « Paris Rive Droite/Rive Gauche, les bords de Seine entre labeur et loisirs » est une série de tirages en noir et blanc. A parcourir au numéro 6 de la rue de Seine jusqu’au 30 septembre. Dans cette galerie d’art dédiée à la photo, Gilles Taquet et Hélène Corre rendent vie au passé sur tirages modernes.
Un siècle en noir et blanc
Le Paris des années 1850 aux années 1960 nous raconte la vie d’alors. Elle est en noir et blanc sur les 86 clichés. Tous, si saisissants qu’on ne saurait imaginer ce passé parisien en couleurs. Ici des pêcheurs à la ligne en 1940, un peu plus loin, d’autres, au viaduc d’Auteuil, seraient interrompus par un épisode de crue…Cette exposition est l’occasion pour la jeune (et moins jeune) génération, de découvrir un univers professionnel que l’on associerait aujourd’hui à la pénibilité. Labeur, aurait-on considéré en ce temps-là. Aux murs, en noir et blanc, il est question de labeur, mais aussi loisirs comme la baignade dans la Seine sur matelas flottants en 1914.
Des métiers oubliés
Ce temps où les charbonniers déchargeaient les péniches, où les perruquiers ambulants déambulaient sur les quais, où les vachers faisaient commerce à l’heure du laitier…Les matelassières très affairées partageaient les quais avec les barbiers, laveurs de chiens…Un temps révolu, que celui des barriques de vins entreposées sur les quais de Bercy, ou encore celui des baignades de chevaux au port de Javel ! Impensable et incroyable de nos jours, mais vrai ! A la faveur de la photo, jalousement conservée, cet héritage patrimonial a su traverser les décennies. A voir absolument à la galerie Roger-Viollet, et pourquoi pas s’offrir un tirage. Tout un pan de l’histoire et de la mémoire parisiennes.
Édition limitée
Chaque tirage est numéroté en édition limitée à trente exemplaires. L’exposition est un clin d’œil, en hommage à cet autre personnage-clé des J0 2024 : la Seine, véritable terrain de jeu. Il était important pour l’équipe de la galerie Roger-Viollet, d’en restituer l’histoire. C’est chose faite au gré de 86 tirages dont le plus grand format retrace l’exposition universelle de 1900 vue du Trocadéro. Un cliché spectaculaire, réalisé par Neurdein depuis la Tour Eiffel.
La Seine, personnage à part entière
Centre de toutes les attentions, carrefour des activités professionnelles, et base de loisirs, la Seine et ses quais défient le temps. La Seine, c’est tout un symbole, autant que la Tour Eiffel. Aujourd’hui, centre d’intérêt des promeneurs et férus de guinguettes. Autrefois lieu de labeur et de détente.
Mais aussi « lieu de défi technologique et industriel, avec le métro qui passe sous la Seine» fait observer Gilles Taquet, le directeur de la galerie. « Les treize kilomètres de Seine en sont marqués, avec la liaison des deux rives afin de permettre la circulation du métro sous la Seine. » « Ou encore la construction d’ouvrages métalliques comme le viaduc d’Austerlitz inauguré en 1904. »
Ex-agence de presse
Les murs de la galerie Roger-Viollet sont chargés de volumineux porte-documents vert sapin. Sur tous, savamment répertoriés, le thème et la période sont manuscrits. L’intérieur de chacun est une mine d’informations sur chaque époque, univers comme la mode, ou voyage. Et pour cause, son activité première, sa vocation dès 1938, est celle d’agence photo : documentation photographique. La presse en est inconditionnelle. Sa fondatrice, Hélène Roger-Viollet enrichit le fonds photographique par divers rachats. D’ailleurs jusqu’au milieu des années 1980, avec son conjoint, elle acquiert 6 millions de clichés. Sur les étagères, à l’abri des regards, une galerie de portraits de personnalités, de clowns, le récit photo de grands événements, de la politique internationale à l’actualité parisienne…
Celle-ci deviendra bientôt une référence internationale dans le domaine de la photo d’actualité, puis de l’archive. Plus d’un demi-siècle et bien des évolutions sociétales plus tard, l’agence devient la galerie Roger-Viollet en 2020. A ce jour, un fonds d’un million de photos a déjà été numérisé en haute définition. Les tirages sont de haute qualité, sur papier baryté. L’art de leur conserver, aujourd’hui et demain, l’aspect d’autrefois. Les clichés défilent, le Paris historique ressuscite.
Galerie Roger-Viollet , 6 Rue de Seine 75006 Paris
Par Lucile Gelebart