La célèbre Maison Deyrolle, toujours active sur des projets éducatifs et culturels
L’adresse prisée des inconditionnels d’animaux et d’insectes naturalisés recèle de curiosités. Fourmille de projets éducatifs et culturels. D’hier à aujourd’hui, son histoire s’écrit à l’encre de l’amour de la nature et d’espèces en voie de disparition. Invitation à la réflexion sur la biodiversité dans ce qu’elle a de plus fragile, cette année le prix Deyrolle attire l’attention sur l’urgence à préserver la planète. Et ses hôtes bien sûr.
Un prix décerné à Pauline Faure
Papillon, chenille, crustacés, méduse, étoile de mer…Tous ont inspiré les mains et le papier de Pauline Faure. Si elle écrit ? Non, elle sculpte. Observe, reproduit fidèlement son sujet. Fait vibrer les feuilles colorées pour leur donner une seconde vie : dédiée à la nature. Précisément, au règne animal.
Jeune talent originaire de Strasbourg, cette créatrice vient de décrocher le prix Deyrolle, dans la section naturaliste. Un bruissement d’aile, un froissement de feuille. Sous les doigts agiles et déterminés de Pauline Faure, le papier prend forme, prend vie. Ses œuvres, une vingtaine de merveilles de papier coloré, à découvrir, sont exposées entre les cimaises de cette institution parisienne incontournable dédiée à la zoologie. A découvrir jusqu’au 26 août prochain.
La biodiversité en livre
La zoologie et sa branche entomologie attirent ici petits et grands depuis des décennies. Un espace occupant deux étages est tout entier dédié au vivant. En 2015, Deyrolle est partenaire officiel de la COP 21 pour l’éducation. Le département Deyrolle pour l’Avenir réalise des animations pour le public scolaire pendant la durée de la COP 21 et réalise des expositions sur le pont d’Iéna et à l’UNESCO.
Un premier livre, Nourrir la planète, un deuxième, Redessiner le Monde, s’adressent aux scolaires. Ces planches pédagogiques posant les enjeux ainsi des initiatives par delà le monde qui tentent d’y répondre.
La taxidermie en héritage
Une institution, une histoire de famille. Cette maison, unique au monde, reste fidèle vocation pédagogique depuis sa création en 1831 par Jean-Baptiste Deyrolle. Très vite son fils Achille prend le relai. Ces deux passionnés d’entomologie développent un commerce prospère basé sur la vente d’insecteset de matériel de chasse pour les collections d’Histoire naturelle. Ils développent aussi l’activité de taxidermiste des débuts professionnels de Jean-Baptiste Deyrolle.
En 1866, Émile Deyrolle (troisième du nom) reprend le flambeau. À cette époque, l’Histoire naturelle connaît un véritable succès. La collection et l’observation des insectes drainent les foules. Des sociétés d’entomologie sont alors créées à travers l’Europe. De leurs voyages lointains, les scientifiques rapportent quantités de spécimens enrichissant les collections des muséums d’histoire naturelle.
Des savoir-faire pluriels
Sensibilisation à la biodiversité, à la planète en danger, pédagogie, cabinet de curiosité mais aussi plateforme de lancement d’artistes naturalistes, Deyrolle a su diversifier ses travaux pratiques en près de deux siècles. De la vente d’insectes à celle d’animaux de la savane, en passant par celle de pièces d’exception et des chimères. Le matériel de jardinage s’ajoute à la panoplie. Émile Deyrolle va poursuivre l’activité de taxidermiste
Émile Deyrolle va poursuivre l’activité de taxidermiste et développer plus avant, la vente de matériel de chasse, les collections de papillons. Le petit-fils du fondateur consacre aussi une grande partie de son activité à la publication et à la vente d’ouvrages spécialisés sur la faune et la flore. Depuis 1888, c’est l’adresse fétiche des férus d’animaux du monde, au 46, rue du Bac. Auparavant elle était établie depuis 1861, rive droite.
A la mode du jardinier
Un entrepreneur féru d’environnement, surnommé « Le Prince Jardinier », est à l’origine de la marque éponyme. Les collections sont à découvrir au rez-de-chaussée. En 2023, elles perpétuent l’esprit de Louis-Albert de Broglie, créateur de cette marque en 1995. Accessoires de jardinage, chaise d’extérieur, arrosoirs, seau sont désormais enrichies d’une panoplie vestimentaire aussi verte.
Deyrolle, 46 Rue du Bac 75007 Paris
Par Lucile Gelebart