Nos 4 livres coups de cœur de la saison
Outre pour certains d’avoir fait partie de la rentrée littéraire, ces ouvrages véhiculent l’idée de transmission, de mémoire. Parfois la petite histoire y rejoint la Grande Histoire… Des oeuvres éblouissantes qui ne vous laisseront pas insensibles. Bonne lecture !
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Clara lit Proust, Stéphane Carlier, éditions Gallimard – Prix du cercle littéraire proustien
Clara a 23 ans. Elle est coiffeuse au sein d’une petite ville de province où sa vie s’égrène au fil des habitudes de ses clients et des gossips.
Un jour entre un inconnu. Fascinant pour Clara. Après son départ, la jeune femme s’aperçoit que l’homme a oublié son livre. Un grand classique puisque ce n’est autre que Du côté de chez Swann de Marcel Proust. Intriguée, Clara se plonge dans une lecture qui la passionne, l’ouvre à d’autres émotions. Elle y découvre l’amour et la jalousie ; la lenteur, l’émerveillement. Eblouie par le style proustien ce livre va changer sa vie ! Réjouissant !
Idée sortie en lien avec le livre :
Immersion dans l’œuvre de Marcel Proust à l’hôtel Le Swann, une chambre avec livres. À découvrir à Paris : www.hotel-leswann.com
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Quand tu écouteras cette chanson, Lola Lafon, éditions Stock – Prix Décembre 2022
Amsterdam, 18 août 2021. Lola Lafon choisit de passer une nuit au musée Anne Franck. Dix heures, entre 21 heures et 7 heures du matin dans ce petit appartement appelé l’Annexe où la jeune juive allemande a vécu cachée avec les siens et 4 amis pendant deux ans jusqu’à leur arrestation le 4 août 1944. Le lieu où elle s’est battue pour écrire 4 heures par jour son jour. Seule au cœur de cet espace vide avec les fantômes des Franck, Lola Lafon est envahie par l’émotion. Un trouble qui la renvoie aussi à l’histoire de sa propre famille. Ce vide saisissant de l’absence.
Elle observe les murs quasi vierges à l’exception de quelques photos d’adolescente, dans la chambre de Anne. Elle imagine sa révolte d’être prisonnière si jeune de ses rêves. L’écrivaine s’intéresse alors à tout ce qui a été occulté de son œuvre et romancé pour le cinéma comme sa judaïté, sa part d’irrévérence aussi. Car la jeune fille était bien plus qu’une diariste. Elle a laissé un vrai témoignage grâce à son unique écrit de sa survivance à l’isolement qui allait finir tragiquement en déportation.
Une lecture au climat intense dont on ressort bouleversé !
Idée sortie en lien avec le livre :
Dans les pas d’Anne Franck à Amsterdam : www.annefrank.org
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La main sur le coeur, Yves Harté, Cherche Midi éditeur
Tolède 2014. Alors que le narrateur assiste à une exposition sur l’artiste Le Greco, un tableau mystérieux, « Le chevalier à la main sur le cœur », retient particulièrement son attention. Cette peinture, il l’avait déjà vue une première fois au musée du Prado, à Madrid en compagnie de Pierre Veilletet décédé en 2013. Un brillant journaliste, un homme qui l’avait construit, un guide. Etrangement, le portrait revêt une certaine ressemblance avec l’ami disparu. Qui est donc ce personnage Juan de Silva dont le nom figure dans la légende de l’oeuvre ? Yves Harté se lance sur les traces des origines du gentilhomme à travers l’Espagne.
Ainsi l’enquête qu’il mène se superpose au passé avec Pierre et sa part d’ambivalence ; à sa jeunesse ; au vide que représente la disparition de cet être cher.
Au fil des pages l’auteur met en lumière une magnifique histoire d’amitié masculine, la nostalgie d’un passé révolu et la Grande Histoire à la cour de Philippe II. Magique !
Idée sortie en lien avec le livre :
Une petite visite s’impose au musée des Beaux Arts Le Greco de Tolède : www.culturaydeporte.gob.es/mgreco/en/museo/mision.html
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Elsa Schiaparelli, l’extravagante, Elisabeth de Feydeau, éditions Flammarion
Née en 1890 dans les fastes du palais Corsini à Rome fréquenté par les artistes, la petite Elsa mène une enfance privilégiée. Pourtant complexée par son physique qu’elle juge ingrat, elle n’aura de cesse plus tard de vouloir souligner la beauté des femmes avec fantaisie.
Devenue créatrice de mode incontournable à Paris son imaginaire débordant colle au mouvement surréaliste des années 30. La jeune femme va solliciter son ami Salvador Dali pour dessiner certains de ses modèles à l’instar de la robe homard en 1937. Puis suivront des créations à ramages excentriques, et le célèbre poudrier en forme de cadran téléphonique. Avant-gardiste, Schiap comme elle aime qu’on la surnomme choque et cela lui plaît follement.
Elisabeth de Feydeau nous entraîne dans le tourbillon exaltant de la fabuleuse Elsa Schiaparelli à travers une biographie passionnante. Quelle magnifique illustration à l’exposition « Shocking » qui se tient jusqu’au 22 janvier prochain au musée des Arts décoratifs !
Idée sortie en lien avec le livre :
Dans le sillage d’Elsa Schiaparelli au musée des Arts décoratifs de Paris : https://madparis.fr/ExpoSchiaparelli
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Article écrit par Marie-Laure Vallée